19.02.23
Je ne fais pas un grand usage du mot « croire ». Et moins encore de toute déclaration affichant que je « suis » quelque chose comme « croyant ». Pourtant, si j’essaie d’entrevoir ce qui cherche à s’exprimer de vrai, de profond, de vif dans l’emploi de ces termes par certaines personnes que j’aime ou estime, j’aperçois le désir de témoigner d’une façon de se tourner ou se retourner, l’attestation d’une orientation intime. Et, en attendant de relire les célèbres textes concernant ce verbe, s’orienter, je m’attarde un peu sur lui, je le considère, je l’observe.
Alors, je vois s’ouvrir un accès vers l’élan, l’émoi depuis lequel ces humains peuvent parler de se tourner vers l’orient. Rien de bien mystérieux : il est question de tourner son corps, et sa pensée, vers le soleil levant, vers la lumière qui naît et qui croît. Et cette direction, ce tour sont bien nécessaires. Mais il ne me semble pas tout à fait juste d’en rester à une remise dans l’axe du matin. Il faut se tourner aussi vers où la lumière tombe, vers où monte l’étrange clarté de la nuit. Tu réclamais le soir, il descend, le voici. Il ne s’agit pas seulement de calmer les tumultes. Il y a du positif, du vivant dans la paix du soir. Il y a de l’annonce. Il est bon alors de reconnaître qu’on cherche à s’orienter, mais à s’occidenter tout autant.
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