25. 04. 18
Une petite note d’information, que je dois aux éventuels lecteurs de ce « Journal public », puisque son écriture est interrompue depuis presque un an (je viens de voir que l’écart est d’un an, « jour pour jour » – exactitude purement fortuite.) Ce silence est dû à des raisons personnelles (de travail) ainsi qu’à des éléments de plus longue portée.
Tout d’abord il est vrai que dans cette période j’ai écrit et continue d’écrire sans halte, impliqué dans des chantiers absorbants : trois ouvrages au long cours (outre celui qui vient de paraître, Des Verticales dans l’horizon, Labor et Fides 2018), et de fréquentes interventions publiques, dont on aura pu retrouver la plupart des textes en accès libre sur ce site (rubrique Ecrits et réflexions). Plusieurs de ces exposés ou conférences, ainsi que l’un au moins des trois livres, concernent directement les questions abordées jusqu’alors dans le « Journal ». En particulier, un essai politique tente de reprendre et de prolonger les réflexions précédentes.
D’autre part, je ne peux pas nier que la suspension de ces publications a quelque chose à voir avec les élections successives de Donald Trump et d’Emmanuel Macron, lesquelles, chacune à sa manière, ont valu comme symptômes et accélérateurs d’une modification, à mes yeux profonde, de la situation politique mondiale. La transformation était certes engagée depuis plusieurs années, et le « Journal » dans son ensemble, ainsi que ses dernières entrées, avaient tenté d’y réfléchir. Mais ces deux événements, et quelques autres qui ont suivi, ont accentué (ou rendu mieux visible) une mutation de notre champ de vie. J’y vois une nouveauté marquée, à l’examen de laquelle ne peuvent pas suffire quelques banalités ou constats de surface. Il faut un authentique travail de pensée, attentif au changement autant qu’aux sources. C’est à quoi voudrait s’employer un des livres en cours d’élaboration – et, en un certain sens, les trois ouvrages convergent dans ce but.
Est-ce à dire que ce journal va se trouver durablement condamné au mutisme? Je n’en sais rien. J’ai souvent l’impulsion d’y revenir. Nous verrons. Merci en tout cas aux lecteurs de cette note d’y porter de l’attention. Quoi qu’il en soit, les dizaines d’ « entrées » qui, depuis 2014, ont alimenté ce processus sont en accès direct, dans la page Journal public, et j’ai la faiblesse de penser que plus d’une, qui se voulaient peu dépendantes d’un rapport étroit à l’actualité, n’ont donc peut-être pas perdu de leur portée au regard des urgences présentes.