18.10.24

Les visiteurs de ce site, et donc les lecteurs de ce « Journal », sont peu nombreux, et moins nombreux encore depuis que mes publications, ces derniers mois, s’y sont raréfiées. Je doute donc qu’il se trouve pour lire la présente note un quelconque familier des « milieux » de l’édition. Dans quel but alors me vois-je porté à la rédiger ? Je l’ignore. Un salut de bon coeur, comme d’habitude, à quiconque lira.

Dans les années récentes, se sont accumulés divers écrits, relativement aboutis et en tout cas fortement retravaillés, qui restent démunis de toute perspective d’édition. J’ai tenté d’approcher de multiples éditeurs avec plusieurs versions successives de chacun d’entre eux, sans succès, malgré des échanges parfois longs, qui pour certains ont paru motivés et encourageants, dans des maisons renommées. Mais rien. Cela ne m’était jamais arrivé ainsi, a fortiori pour une telle quantité de pages – même si, je l’indique ci-dessous, deux de ces textes seront peut-être publiés. Je tente une récapitulation [1].

1.  En premier lieu, le « chantier », qui après avoir porté plusieurs noms, est désormais désigné par l’expression « Les seuils», ou « Triptyque des seuils»). Ce sont trois livres, différents par leur forme et proches par une préoccupation commune : une certaine relation à l’homosexualité, sans doute banale mais dont l’expression est peut-être inhabituelle. Chacun de ces livres a été réécrit plusieurs fois sur une période de quinze ans (2008-2023), et les versions récentes sont beaucoup plus courtes que les productions initiales. Sous cette dernière forme, elles n’ont pas été soumises à des éditeurs, découragé que je suis par les échecs des précédentes, et aussi par le fait que des destinataires peuvent penser les avoir déjà reçues, ce qui serait à la fois compréhensible (ce sont les mêmes livres) et inexact (les versions sont transformées, et beaucoup plus brèves).

 – un récit, intitulé aujourd’hui Surfaces, profondeurs (j’ai supprimé toute la troisième partie), autobiographique ;

 – une fable (ce qu’on appelle souvent une fiction), d’allure romanesque, dénommée Dans la maison ;

 – un essai, qui porte désormais pour titre Homosexualité transcendantale, profondément retravaillé lui aussi et remanié de bout en bout, dont l’édition m’a été promise chez Vrin – et en principe annoncée pour 2025.

Deux de ces livres sont courts. Chacun comprend entre 150 et 200 pages. Le récit romanesque est plus bref encore (ce qui m’a porté parfois à le soumettre en l’associant aux  nouvelles ci-dessous, dont la préoccupation est proche).

2. Un bref recueil de nouvelles, qui porte aujourd’hui le titre Histoires de Gilles, autour d’un récit un peu plus long dénommé Jean Durant, rédigées entre 2019 et 2022.

3. Une pièce de théâtre, intitulée Eden, pour une actrice et un acteur, écrite en 2024.

4. Un dernier cas est différent, puisque je peux en espérer la publication. Il s’agit d’un essai, lié à la préparation d’une thèse de doctorat en théologie à l’Université de Genève, intitulé Tu, avec pour sous-titre Recherches sur la possibilité de la prière. Dans sa forme actuelle, il est long de deux cents pages environ. De rédaction très récente, il est encore susceptible de modifications.

Je dois ajouter – question toute différente – que la cessation de diffusion des livres du fonds d’éditions Les Cahiers de l’Égaré a été décidée par l’éditeur Jean-Claude Grosse dans une démarche que je comprends. Je me sens tout à fait solidaire à l’égard de cet éditeur et ami, et vivement reconnaissant pour sa publication de plusieurs livres. J’ai donc en projet, comme je l’ai fait avec tous les autres ouvrages qui ne sont plus disponibles en librairie, de rééditer ces divers textes sur ce site. Cela concerne la Lettre au directeur du théâtre (1995), l’essai Relation (1997) et peut-être aussi la pièce Tout ce que je dis (2008). Mais je n’ai pas encore trouvé la forme d’énergie qu’il y faut, en particulier pour la rédaction des préfaces dont j’ai accompagné jusqu’ici tous les livres mis en accès libre de cette manière.

J’indique donc, mais comme une bouteille dans une mer un peu asséchée, que je souhaite la publication de tous ces écrits et que je serai heureux d’en discuter avec qui le voudra.

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[1] Voir également ci-dessus Un point.