Qu’on veuille bien m’excuser d’évoquer ici le fort remuement intérieur provoqué en moi par la dactylographie, et l’édition intégrale sur ce site, de l’ouvrage Les Manuscrits, qui date de 1972, et intègre des textes rédigés pendant les trois années antérieures.
Il s’agit d’un volume attribué à un jeune auteur fictif, censément décédé cette même année, et pour lequel j’étais supposé avoir rédigé moi-même, sous mon nom, une préface et des notes. Le tapuscrit original dormait dans mes archives depuis cinquante ans, et je rapporte dans l’introduction de cette édition (2022) ce qui m’a conduit à le rouvrir pour la première fois, puis à le copier et à l’éditer ici.
Je ne sous-estime pas le fait qu’il s’agit sans doute d’un écrit à peu près illisible aujourd’hui, par le caractère daté (et souvent obscur) de son langage et de ses préoccupations, inscrits dans un époque à la fois flamboyante et prise de vertiges. Mais si je me suis livré toutes ces dernières semaines à ce travail, j’avoue que c’est pour avoir été saisi par la tension permanente qui soutient ces pages, et soulevé par l’incandescence de certaines d’entre elles.
S’il se trouve (à ma surprise) des lecteurs et lectrices pour aller à la rencontre de cette expérience, je serai extrêmement touché de recevoir leur témoignage.
Texte intégral :
« Les Manuscrits » (1969-1972)