les sondages ne sont que des sondages, mais ceux d’aujourd’hui semblent annoncer une large victoire pour la droite. Cette hypothèse – avec un écart aussi important – est très inquiétante. Pour ma part en effet, je souhaite vivement la réussite de la candidate de gauche, – mais je pense aussi que si elle perd, il faut espérer que ce soit de façon plus serrée, afin que le rapport des forces n’apparaisse pas comme écrasant, et que l’avenir issu du scrutin soit plus équilibré, un peu plus ouvert.

En vue de mesurer quelques uns des enjeux de cette perspective, je me permets de communiquer ci-dessous les liens vers deux documents, déjà bien connus, mais dont le contenu me paraît mériter une large diffusion, même dans les quelques heures qui restent :

– le film intitulé Réfutations, de Thomas Lacoste, qui présente seize interviews d’analyse sérieuse du programme et de la campagne de la droite ;

– l’extrait d’une intervention récente du candidat, à propos de la politique envers les études littéraires.

J’ajoute que, dans son dernier meeting d’hier 3 mai, au sommet de l’exaltation, le candidat a choisi, en tête de la liste des motifs d’euphorie qu’il faisait partager avec son auditoire, et donc comme sens premier de son combat : « il nous reste deux jours pour en finir avec l’héritage de 68 ».

De toute façon, nous aurons beaucoup à penser, et à faire, dès lundi matin. On peut vouloir travailler, même encore un peu, afin ce que ce ne soit pas dans une situation trop sombre. Un sursaut de courage ou simplement de vitalité reste possible, me semble-t-il.

Bien amicalement à vous, passants et lecteurs. Et à très bientôt, en tout cas.

 

1. Réfutations : le film est diffusé comme libre de droits, et généralement en quatre parties distinctes (pour des raisons de longueur de fichier). On le trouve dans de nombreux sites internet et par exemple sur http://www.lautrecampagne.org/refutations.php (cliquer sur le lien)

2. (information communiquée par La Maison des écrivains)

Dans le journal gratuit « 20 minutes » du 16 avril, figure une interview de Nicolas Sarkozy. Entre autres sujets, il y parle de l’université :
« Q. – Vous vous fixez comme objectif de ne laisser aucun enfant sortir du système scolaire sans qualifications. Comment comptez-vous parvenir à cet objectif ?

 R. – Par exemple dans les universités, chacun choisira sa filière, mais l’Etat n’est pas obligé de financer les filières qui conduisent au chômage. L’Etat financera davantage de places dans les filières qui proposent des emplois, que dans des filières où on a 5000 étudiants pour 250 places.

Q. – Si je veux faire littérature ancienne, je devrais financer mes études ?

R. – Vous avez le droit de faire littérature ancienne, mais le contribuable n’a pas forcément à payer vos études de littérature ancienne si au bout il y a 1000 étudiants pour deux places. Les universités auront davantage d’argent pour créer des filières dans l’informatique, dans les mathématiques, dans les sciences économiques. Le plaisir de la connaissance est formidable mais l’Etat doit se préoccuper d’abord de la réussite professionnelle des jeunes. »
http://www.20minutes.fr/article/151848/20070416-France-Le-Pen-ne-m-interesse-pas-son-electorat-si.php