Qu’est-ce que le temps ?

(Le Livre XI des Confessions d’Augustin)

traduction : Frédéric Boyer (Les Aveux, POL 2007)

interprété par

Stanislas Roquette

Mise en scène

Denis Guénoun  

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Quelques informations récentes :

– un dossier de présentation actualisé pour la reprise en 2019 : Augustin Dossier 2019

– bande-annonce du spectacle en 2020 : Bande-annonce 2020

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Spectacle créé le 26 juin 2010 aux Journées de Brangues (Isère) à l’invitation de Christian Schiaretti, et avec le soutien de France-Culture. Production Artépo, coproduction Centre Dramatique de Rouen (Théâtre des Deux Rives).

Spectacle en tournée depuis le printemps 2011, tournée en coproduction avec le TNP (Villeurbanne) pour les saisons 2012-2014, successivement à Rouen (Théâtre des Deux-Rives), Paris (INHA), Gennevilliers (CDN), Avignon (Maison Jean Vilar), Saint Brieuc (La Passerelle Scène Nationale), Villeurbanne (Théâtre National Populaire – (-TNP), Genève (Comédie de Genève), Princeton University (USA), Thonon-Evian (Maison des Arts du Léman), Vaulx-en-Velin (C. C. Charlie Chaplin), Villeurbanne (TNP, reprise), Boulogne-Billancourt (Théâtre de l’Ouest Parisien), Annaba, Constantine, Oran, Tlemcen, Alger (Algérie, Centres Culturels français), Paris (Théâtre National de Chaillot), Boulogne-Billancourt (TOP, reprise), Chelles (Scène Nationale), Quimper (Scène Nationale), St Benoît de La Réunion (Les Bambous), Chancelade (Abbaye), Moscou, Samara, Saratov (Russie, Centres Culturels français et Alliance française), Lausanne (Théâtre de la Grange de Dorigny), Privas (Théâtre), Paris (Théâtre de l’Opprimé).

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Création (2010)

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Les Confessions, de Saint Augustin, sont un des écrits les plus célèbres de la culture occidentale. Augustin y invente le genre de l’autobiographie, et livre des souvenirs bouleversants sur son enfance, sa mère, sa conversion, dans une prose très intense. Mais ce ne sont pas ces aspects qui font la matière du spectacle ici proposé. Dans le Livre XI – un classique de la pensée philosophique –, Augustin pose une question à la fois simple et vertigineuse : Qu’est-ce que le temps ? Il ajoute, dans une formule passée à la postérité : « Si personne ne me le demande, je sais. Si on me le demande et que je veux l’expliquer, je ne sais plus. » Il a semblé que ces pages, à la fois claires et profondes, étaient une étonnante matière pour une expérience théâtrale. Il s’agit en effet, à la fois d’accompagner cet immense penseur dans sa réflexion, et en même temps de donner corps à celle-ci, de ne jamais lâcher le parti-pris de la diction et de la vision les plus concrètes. Le spectacle est construit sur une dramaturgie de la pensée : l’acteur cherche à donner à chaque énoncé sa présence scénique la plus claire, et aussi à passer d’une idée à l’autre, non pas seulement par une déduction mentale, mais par une sorte de chemin physique. On s’appuie pour cela sur la forme très particulière du texte d’Augustin, sans cesse adressé à un interlocuteur exigeant et attentif qui se situe à la fois hors de lui et en lui-même. Cette mise en corps, et en espace, d’une interrogation qui anime un (jeune) homme très ardent, se présente comme un questionnement intense, à la fois violent et drôle – dans la tradition d’une sorte de comique spéculatif, ou de one-man-show théorique, dont les antécédents pourraient être paradoxalement trouvés dans Molière ou Raymond Devos.

Lors de la création aux journées de Brangues 2010, Armelle Héliot a pu écrire dans Le Figaro : « Mis en scène avec finesse par Denis Guénoun, le jeune Stanislas Roquette a fait du livre XI des Confessions de Saint Augustin, traduit par Frédéric Boyer, un éblouissement spirituel et théâtral ! » [1]

Dans le Bulletin de la Société Paul Claudel, Sever Martinot-Lagarde écrit de son côté : « Denis Guénoun présente son étonnante mise en scène du livre XI des Confessions de Saint Augustin. Avec une énergie et une endurance extraordinaires, Stanislas Roquette tient en haleine les spectateurs pendant une heure sur un monologue philosophique long et touffu. Il se livre à un travail magnifique de regards et modulation rythmique des gestes et de la voix. Torturé par sa pensée, enfermé dans ses apories, le comédien donne vie aux interrogations angoissées d’Augustin sur le temps, qu’il a l’art de rendre à la fois comiques et tragiques. »

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Le texte est interprété dans la récente traduction de l’écrivain Frédéric Boyer, très remarquée lors de sa publication aux éditions P.O.L. (2007), sous le titre Les Aveux. Musique :  Schubert, An den Mond (D 193, texte L.-H.-C. Hölty). Durée du spectacle : 1h + rencontre avec  le public après chaque représentation.

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Avec le concours d’Osvaldo Calo et Tamia Valmont. Remerciements initiaux au TNP, à France-Culture, Théâtre Ouvert, au Théâtre des Deux Rives (Rouen), à l’Ecole Normale Supérieure, ainsi qu’à Béatrice Beau, Jean-Christophe Barbaud, Marie-Cécile Calmelet et Sylvie Deguy, et pendant sept ans à toutes les personnes et institutions qui nous ont apporté une aide généreuse.

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[1] Vendredi 2 juillet 2010, p. 29. Repris dans http://blog.lefigaro.fr/theatre/ article « Feux d’été ».

[2] N° 199, 2010.